Il est temps de se préparer [PV : Kate et Alexandre]

La visite qu'elle avait donné à Faith avait prit un tour inatendue. Faith était donc bien une Tueuse comme son alter-égo. Et elle était également ensemble dans une autre dimension. Cela faisait beaucoup à assimiler.

Mais le plus rude était cette guerre qu'elle pensait encore loin mais qui venait de devenir une menace imminente. Elle n'avait que peu de temps pour se préparer et peu d'espoir de gagner.

Elle soupira lorsque le cocher s'arrêta dans la cour du bastion rouge. Celui-ci descendit de la voiture et vint lui ouvrir la porte, offrant son bras pour l'aider à descendre ce qu'elle fit avant de héler un garde. J'ai besoin de voir Alexandre ? Où est il ? Le soldat, un peu intimidé, répondit rapidement. Dans son bureau comtesse. Puis je vous y amener ? Elle dénia d'un geste de la main et se dirigea vers le bâtiment, frappant ensuite à la porte du bureau sans réfléchir, complètement dans ses pensées.

Alexandre - Qui ose ?

*Demanda froidement le chevalier, le dos tourné à la porte et affairé à entretenir son armure de plates... Le jeune champion était dans l'un de ses trop habituels mauvais jours et cherchait la quiétude dans l'entretien minutieux de son harnois, ne manquant jamais d'adresser un regard dédaigneux à ces chevaliers blancs préférant confier cette tâche ingrate à leurs écuyers. Lui-même avait insisté sur cette notion de prendre soi-même soin de son propre matériel durant les leçons qu'il donnait à Jade.*

Alexandre - Entrez !

*Lâcha-t-il finalement, laissant sa sacoche de poudre abrasive retomber mollement sur le parquet de chêne sombre avant de se saisir de sa coupe de vin pour la porter à ses lèvres... Les flashs de cette terrible nuit lui revenait beaucoup trop souvent à l'esprit ces-derniers temps.*

Kate poussa la porte et la referma aussitôt derrière elle. Quel accueil ! Dans d'autres circonstances, elle aurait soit trouver matière à s'en amuser et à faire tourner Alexandre en bourrique, soit elle l'aurait vertement réprimandé. Mais elle avait d'autres choses en tête.

Aussi, elle s'approcha de lui et prit la deuxième coupe qui trônait non loin de la carafe de vin dont elle se servit. Je reviens du château. J'ai mis au courant la suzeraine de l'avancé de Rémus et de son armée. Nous allons prochainement rentrer en guerre.

Elle s'assit de l'autre côté du bureau d'Alexandre et sirota le vin en faisant une légère grimace. Ce n'était pas l'un des grands crû auquel elle était habituée. Je vais quitter le manoir et ramenez tout le monde dans la ville. Il serait bon de ramener les paysans qui habitent aux alentours également. Et de réquisitionner tout ceux qui peuvent porter une arme.

Alexandre - Vous prendriez ainsi le risque d'armer les canailles qui complotent contre vous ? Ces malandrins ne manqueront pas de se porter volontaires, soyez-en sûre, pour défendre votre oriflamme... Avant d'essayer de libérer cette Buffy et de...

*Alexandre se retourna pour faire face à la comtesse mais, devant son regard indéfinissable, ses mots moururent sur ses lèvres. Il secoua finalement la tête doucement avant de prendre une nouvelle gorgée du vin âpre, reposant sa coupe sur le bureau de chêne et inclinant respectueusement la tête.*

Alexandre - Il en sera fait selon vos désirs, ma dame... Je vous prierai simplement d'accepter que je détache quelques hommes de confiance auprès de vous en guise de garde rapprochée.

*Le jeune homme laissa son regard borgne s'attarder sur les flammes crépitantes qui dévoraient les bûches rougeoyantes de sa cheminée. Son visage accusa un rictus de mépris.*

Alexandre - Il me faudra donc également m'occuper de ceux qui pourraient vous trahir le moment venu... Ce forgeron par exemple, qui n'a jamais été capable de fournir une épée correcte pour la garnison... Marc.

Non. Elle releva enfin son regard sur lui. L'heure n'est plus à se prémunir des traitres. Il y a une menace beaucoup plus grande que celle de savoir s'ils vont me planter une fourche dans le derrière.

Elle se releva, faisant quelques pas, les nerfs à vifs. Je ne veux pas de gardes rapprochés. Tous les hommes qui peuvent combattre devront être armés et entraînés. Dans leur moment libres, ils aideront les femmes à barricader la ville et monter des pièges à l'extérieur.

Quant aux femmes les plus vieilles et aux enfants entre 7 et 12 ans, ils s'occuperont de rassembler les vivres au château.

Ne fais rien contre ce Marc. Ce n'est pas le moment pour ça. On a besoin de lui... Elle reporta de nouveau son regard sur Alexandre. Pense tu que je devrai faire un discours au peuple ? Est-ce que tu pense que ça pourrait avoir une incidence sur leur coopération ?

*Le chevalier demeura momentanément coi devant la réaction de la comtesse quant à sa proposition de supprimer celui qu'il voyait comme l'un des tenants de la rébellion. Cela n'était pas dans les habitudes de la maîtresse de Grooarkkke, aussi le jeune borgne se contenta de hausser un sourcil de surprise au-dessus de son oeil blanc laiteux avant de porter sa coupe à ses lèvres...*

Kate - Penses-tu que je devrai faire un discours au
peuple ? Est-ce que tu pense que ça pourrait avoir une incidence sur
leur coopération ?
Alexandre - Ma dame... Ils vous craignent plus qu'ils ne vous respectent. Ma justice, tout du moins celle que je dispense en votre nom, a chassé brigands et malandrins... Mais les mystérieuses disparitions durant certaines nuits vous sont, à voix basse, imputées.

*Alexandre reposa sa coupe avant de se tourner face au feu dont les flammes crépitantes illuminaient les reliefs de son jeune visage. Sa voix froide se fit murmure...*

Alexandre - De plus leur chère Buffy est encore détenue dans nos geôles.

*Cette maudite rebelle risquait de faire, bien malgré elle, pencher la balance en faveur des Lycans... Car devant les "on dit" sur les habitudes nocturnes de la comtesse, les hordes de son adversaire pourraient bien être accueillies par les écervelés habitants de Grooarkkke comme des libérateurs. Le champion haussa finalement des épaules avant d'ajouter, non sans un sourire en coin.*

Alexandre - Vous pouvez vous adresser à eux... Mais faites publiquement de Buffy Desbois une complice des Lycans. Ils la répudieront... Et se battront pour vous sans faillir.

La comtesse garda le silence pendant un long moment puis elle but une autre gorgée de ce vin détestable avant de reprendre la parole. La suzeraine va participer à la guerre...

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle en parlait à Alexandre. Peut être parce que c'était celui qui étrangement ressemblait le plus à un ami dans un monde où elle n'en avait aucun.

Si... si elle survit, je veux que toi, ou tes soldats s'occupent d'elle. Qu'ils l'éloignent si la guerre est perdu. Son dos s'était courbé, preuve qu'elle n'avait aucun espoir en leur victoire. Tout jouait contre eux et même si elle allait aller se battre avec les autres... cela ne ferait pas une grande différence.

Elle avait tout à porter de mains. Tous ses plans s'étaient mit en place à la perfection... et soudainement Rémus avait décidé de conquérir plus de terre. Rémus devra être notre priorité. Je ne veux pas savoir ce salopard au pouvoir. Si nous perdons la guerre, je veux qu'il ne soit pas là pour s'en féliciter.

*L'oeil valide d'Alexandre s'arrondit légèrement sous l'effet de l'incrédiluté qui fut sienne lorsqu'il se rendit compte de l'état d'abattement de la splendide noble. Il lui tourna finalement le dos pour se saisir de son massif estramaçon, suspendu sur le râtelier aux côtés de sa lourde armure.*

Alexandre - Rémus ne survivra pas à cette bataille, j'en fais le serment... Quant à sa majesté...

*Alexandre observa le fil de l'arme blanche dont il orientait lentement la lame de sorte à la faire scintiller à la lueur du feu de la cheminée. Le jeune homme méprisait la reine qu'il considérait comme responsable du chaos qui régnait dans le royaume. Vivant dans une bulle d'or et de cristal, cette sotte ne se souciait guère, selon lui, des ravages que les Lycans et autres pillards provoquaient sur ses terres... Sa promise était morte à cause de l'incompétence de cette Faith.*

Alexandre - Mon écuyère s'occupera de sa royale personne...

*Jade progressait très rapidement et avait au moins le mérite de ne pas s'attarder sur les vertus de ces nobliaux de cour qui se prétendaient hommes d'armes à qui voulait bien écouter leurs "exploits". Son apprentie ne ferait qu'une bouchée de sa majesté. Le chevalier reprit place face à la comtesse, avant de s'asseoir de nouveau sur son fauteuil, et de poursuivre.*

Alexandre - Le royaume n'attendra alors que vous... Vous qui aurez abattu le chef des Lycans et récupérer le corps de la reine défunte au coeur de la mêlée pour empêcher l'ennemi de le profaner...

Elle releva son regard, un regard noir sur Alexandre en se redressant. Je ne me suis pas bien fait comprendre... Elle se releva complètement, ne le quittant pas du regard. Je ne vous demande pas de l'abattre mais au contraire de la protéger autant que possible.

Si je ne survie pas, mais que nous gagnons la guerre, elle sera ta suzeraine et j'entends bien veiller à ce que tu lui sois autant loyale que tu l'as toujours été avec moi.

Tu as toujours été de bon conseil Alexandre et tu as toujours été un puissant guerrier et un allié de taille dans notre guerre avec les Lycans. Si je meurs pendant cette bataille, je veux que tu sois un tout aussi bon conseiller et guerrier que tu l'as toujours été.

Mais le plan qu'elle avait concocté pour que Alexandre monte sur le trône juste pour asseoir l'autorité de Faith serait... clairement compromis si elle n'était plus là. Elle avait beau faire confiance à Alexandre pour ces plans de guerre, elle ne lui ferait certainement pas assez confiance pour lui donner le royaume sur un plateau d'argent alors qu'elle n'était plus là pour le contrôler.

*La remarque de la comtesse lui arracha un haussement de sourcil... Désormais, Kate lui demandait de veillait sur celle dont la paresse avait fait de ce royaume un champ de bataille. La noble avait beaucoup plus de valeur à ses yeux que la royale sotte qui siégeait sur le trône... D'un geste de la main las, il s'avoua vaincu, mais ne put cacher le dilemme qui était le sien alors qu'il portait sa coupe à ses lèvres.*

Alexandre - Vous servir est ma vie, ma dame...

*Le chevalier n'avait jamais su qui avait réellement attaqué autrefois le carrosse qui emmenait sa fiancé à son château... Seule la vision du corps massacré de celle-ci lui revenait douloureusement en mémoire. Se saisissant de l'épée ancestrale de sa famille, il avait tout abandonné pour se lancer à la poursuite de ceux qu'il tenait alors pour responsables de ce crime : les Lycans. La traque sanglante connu une fin brutale le jour où les proies décidèrent de tendre une embuscade en nombre à celui qui avait tué tant des leurs en parcourant le royaume. Alexandre les avait tous terrassés... Mais serait mort de ses blessures sur les cadavres de ses adversaires si Kate ne l'avait pas trouvé là.*

Alexandre - J'obéirai...

*Ajouta-t-il en laissant un doigt glisser sur la cicatrice qui courrait sous son oeil aveugle. Tant qu'il aurait un souffle de vie, personne ne toucherait à la comtesse.*

Alexandre - Mais vous ne mourrez pas à cette bataille ma dame... J'en fais le serment ! Grooarkkke pourra se trouver un nouveau champion. Mais jamais une telle suzeraine. Par mon honneur, je ne permettrai jamais une telle chose.

Kate se calma aussitôt et reprit place sur son siège en soupirant. Malheureusement, l'avenir seul pourra nous dire ce qu'il adviendra de nous. Ma haine pour les lycans est réciproque Alexandre. S'ils devinent qui je suis, ils ne me feront pas de cadeau.

Elle laissa ses mains glisser sur le bureau au bois brute. Je vais rentrer au manoir et faire noter toutes les défenses que je souhaite voir autour de la ville et les pièges à l'extérieur. Je te les ferai porter aussitôt. Si certaines idées ne te semblent pas les meilleurs, changent les ! J'ai confiance en tes capacités de stratège.

Je reviendrai demain soir, le temps pour moi de faire évacuer le manoir et mes gens. Je logerai ici. Trouve moi une chambre. Un léger sourire vint sur ses lèvres en pensant à une chose de bien que la guerre amenait. Je pourrai enfin retirer ses robes ridicules pour des tenues d'entraînements.